Hubble aurait débusqué les plus lointaines galaxies connues
A peine Hubble vient-il de reprendre du service qu’il a peut-être déjà fait une remarquable découverte. Un groupe de galaxies observé avec la toute nouvelle caméra Wide Field Camera 3 semble se trouver très loin, à 13,1 milliards d’années-lumière, un record de distance. En bonus, le taux de formation stellaire y apparaît paradoxal.

Quelque chose intrigue les cosmologistes. Pendant les premières centaines de millions d’années de l’existence du cosmos observable, la théorie du Big Bang veut que le taux de formation des étoiles soit important. Il en découle que le flux de rayons ultraviolets émis par les jeunes étoiles devait lui aussi être conséquent et à l’origine d’une réionisation partielle de l’hydrogène du milieu interstellaire. Ce dernier était devenu neutre lorsque les atomes se sont formés environ 380.000 ans après la naissance de l’Univers .

Or, les images fournies par la WFC3 ne concordent pas avec cette théorie. Les observations en infrarouge conduisent pour ces galaxies lointaines à un taux de formation stellaire de 0,0025 masse solaire par an, ce qui est ridicule si on le compare au taux de J1148+5251, une galaxie plus jeune de quelques centaines de millions d’années seulement. Ce taux doit se traduire par un faible nombre de jeunes étoiles et donc un faible flux de rayonnement ultraviolet.

Il y a donc une énigme si l'on veut expliquer la réionisation.

Toutefois, les galaxies observées étant les plus lumineuses et les plus massives, il se pourrait, et la théorie de la formation des galaxies l’implique, qu’en réalité, il n’y ait majoritairement à cette époque reculée que des galaxies naines destinées à fusionner pour créer des galaxies comme la Voie lactée . Ce serait alors ces dernières qui produiraient le plus d’étoiles et donc le plus de rayonnement ultraviolet.

Herschel devrait nous aider à y voir plus clair.